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mardi 1 juillet 2014

EXODE DES TLEMCENIENS VERS L'ORIENT EN RAMADAN DE L'AN 1911
Voici un événement très peu documenté dans l'histoire de Tlemcen. Cette hidjra est sans doute la plus massive car d'après les chiffres officiels, elle concerne des milliers de personnes dont nombre de notables confrériques qui fuient la terre souillée ou Dar El Harb, دار الحرب pour joindre Dar El Islam, دار الإسلام, en Syrie et en Galilée ( الجليل) qui se trouve au nord de Palestine aujourd'hui après avoir vendu tous leurs biens.. Il faut rappeler qu'avant la fin du 19ème siècle on comptait 3000 à 4000 Algériens installés à Damas dans le sillage de l'Émir Abdelkader qui y vit depuis 1852 jusqu'à sa mort en 1883. Et plusieurs villages Maghrébins (Tlemceniens) ont été vers la même époque fondés en Galilée grâce à des concessions gratuites de terres pas le pouvoir Ottoman et le soutien de l'Émir Abdelkader qui obtient pour eux des privilèges financiers et judiciaires.
Le mouvement d'émigration a touché principalement Tlemcen ville, Nedroma et Remchi. D'après kes états arrêtés en 1913, le nombre de départs provenant de l'arrondissement de Tlemcen représente 26.9% de l'effectif d'émigration avant-guerre 1830, biensure les chiffres étaient largement sous-estimés pour ne pas aggraver la situation. Pour les raisons de cette "Harga massive" on pense les trouver dans la personnalité de cette cité unique en Algérie. Les tlemceniens restaient fiers de leurs beautés architecturales, ils ont en permanance devant eux des signes d'un passé ancien prestigieux. On pense que la dégénérescence du milieu social citadin est accusée par une pénétration envahissante de construction européennes qui choquent par sa brutalité si étrangère. La bourgeoisie tlemcenienne musulmane est obligé d'obéir et s'adapter aux normes de l'envahisseur. Une rupture profonde est enregsitrée à Tlemcen: "Ville traditionaliste et moderne à la fois". La fierté de son patriotisme local ne permettait pas au Tlemçani de croire que sa ville natale dût, elle aussi, sombrer ; son passé glorieux l'attestait. Le Tlemcenî supportait avec peine les rigueurs et les charges du régime français.
A Tlemcen, en période de Ramadan, ce fut la panique, l'exode commençait : en un seul jour il y eut jusqu'à 130 départs.bientôt le mouvement touchait les communes environnantes. Un certain nombre d'émigrants qui avaient déjà franchi la frontière marocaine furent rapatriés; d'autres s'embarquèrent à Mellila et réussirent à gagner la Syrie de là, plusieurs furent transférés en Anatolie. Malgré les arrestations — dont on ne connaît pas le nombre — 164 familles auraient réussi à partir selon l'Administration, soit 526 personnes. Les journaux locaux parlent une véritable épidémie de départs avait gagné la population : 1 200 personnes auraient quitté la ville sur 25 000 musulmans. L'administration réduisait les chiffres car selon le journal le petit Tlemcenien du 23 novmebre 1911, 301 familles avaient dèjà quitté la ville soit 1500 personnes.
Des notables de Tlemcen évoquent la crise économique qui a touché profondément les commerçants de Tlemcen, ils étaient obligés de vendr eleurs biens à bas prix. Il y a aussi, la justice d'exception , les internements administratifs, les hommes de caractère révoqués, les illettrés chargés de les représenter, la nécessité de recourir aux usuriers puisque les établissements financiers refusaient tout crédit aux commerçants et artisans indigènes qui n'avaient pas de livres de comptabilité. D'autres notables évoquèrent "les houbous" devenus terres domaniales et louées aux seuls Européens alors qu'en territoire militaire ils étaient réservés aux gens de la tribu, les expropriations et enfin la conscription imposée sans compensation. « misère pour misère, ils croient être plus libres en Syrie ». Car la vie renchérissait Tlemcen, cependant que les salaires n'avaient pas augmenté et que les artisans s'appauvrissaient.
Un lundi jour de marché à Tlemcen, un journaliste questionne des paysans: "Que vous manque t-il?" un d'entre eux répondit: " Que nous manque t-il?...Vous nous avez laissé pour tout bien que des gourbis de Monseigneur Rien... et vous nous demandez encore: "Que vous manque t-il?" et il ajoute que si on ne délivre pas de passeport pour émigrer, nous irons noyer nos âme dans la mer".
On oublie aussi que l'une des raison de cet exode est la francisation du langage Tlemcenien. En effet, l'occupation française rend indispensable le recoursà la langue du vainqueur pour exprimer des conceptes indicibles dans la langue maternelle. À Tlemcen une voiture est devenue une carossa alors qu'à Alger c'est Tonobile et à Constantine est Taxi. La francisation de l'arabe est un signe majeure du colonialisme. employer un mot en françcais revient à s'exprimer en maître, à se valoriser. Peut être pour administrer avec justice des indigènes, il faudrait les aimer.

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