vendredi 20 juin 2014

"LE HASARD FAIT BIEN LES CHOSES": AHMED IBN MOHAMED IBN ZEKRI
Parfois, n'est-il pas juste de dire que "le hasard fait bien les choses". Peut être parce que l'on croit toujours que les choses trouvées par hasard sont magnifiques. Alors je dis que c'est "le hasard fait bien les choses" qui conduit ce personnage que Tlemcen a vu naître vers un invraisemblable parcours. Aujourd'hui son nom est associé à une école très réputée à Tlemcen, l'ancien lycée polyvalent ou encore l'ancienne caserne Bedeau
D'après Ibn Meriem, Ahmed Ibn Zekri était un juriste versé dans les principes du droit canonique, en même temps qu'un rhétoricien el un logicien. Au cours de son apprentissage du metier à tisser, il fera une rencontre qui allait changer le destin de sa vie. L'érudit Ibn Zaghou avait pour habitude d'apporter chez l'artisan, de la laine filée afin qu'il lui confectionne des affaires. Un jour le professeur entendit le jeune Ibn Zekri chanter et il s'exclama:" Quelle belle voix ! Qu'il est regrettable que celui qui la possède ne sache pas lire !". Ce jour là, le patron était absent, et c'est Ibn Zekri qui s'est chargé de servir le professeur et de transmettre la demande d'Ibn Zaghou à son patron. À son retour, et lorsque ce dernier commença à tisser la laine apportée par le professeur, il se rendit compte qu'il manqua de la laine pour finir le travail.
Le proprétaire de l'atelier envoya Ibn Zekri demander Ibn Zaghou de lui fournir plus de la laine filée, il le trouva dans la Grande mosquée de Tlemcen entouré de ses élèves. Ibn Zaghou leur avait exposé une petite question sur "le vêtement de soie et les souillures". Malheuresement aucun d'entre eux n'était en mesure de répondre sauf Ibn Zekri qui s'est permis de se joindre à eux et de donner la bonne réponse.
Boulversé, Ibn Zaghou dit à Ibn Zekri: « Dieu te bénisse, mon fils.» très vite une conversation se déclencha et le cheikh lui demanda: Où est ton père ?, Ibn Zekri réponda. il est mort. Puis, Et ta mère ?, Elle est en vie. Quel est ton salaire ? Un demi-dinar par mois. En suite le professeur lui proposa le même salaire à condition qu'Ibn Zekri reprendra des études. Ibn Zaghou s'est engagé auprès de la mère d'In Zekri de lui verser à l'avance la somme d'un demi-dinar chaque mois car il prévoyait un brillant avenir pour le jeune apprenti tisserand. Après la mort d'Ibn Zaghou, Ibn Zekri se fit le disciple de Sidi Mohamed ben El-Abbès qui professait au village d'El-Eubbed.
Tous les jours, Ibn Zekri parcourut le chemin jusqu'au petit village de Sidi Abou Mediene et le soir il revint chez sa mère à Tlemcen. Un soir d'hiver, il se trouva bloqué dans le village à cause de neige, et il n'a pas pu revenir chez lui comme d'habitude. Dans ce froid glacial, il attendit son professeur à sa sortie de la mederssa, et il le suivit discrètement jusqu'à sa demeure. Ibn Zekri n'avait le choix que de s'abriter et de se coucher dans l'antichambre oú son Cheikh attachait son cheval. Durant la nuit, la domestique de maison découvrit un jeune garçon allongé sur le foin, effrayée elle partit rapidement prévenir le Cheikh qu'il l'a reconnut. lui dit : « Qu'est-ce qui t'a porté, mon fils, à faire cela ? Maître, répondit Zekri, c'est le froid. Pourquoi ne m'en as-lu rien dit, répliqua le professeur.
En ce moment, le cheikh écrivit alors au sultan et le pria de vouloir
bien assigner à son élève une cellule dans la médersa. Le sultan accorda à Ibn Zekri non seulement 'une cellule, mais encore une penision alimentaire, un lit, le beurre, l'huile, la viande, le charbon, enfin tout ce qui était nécessaire à son entretien.
Ibn Zekri deviendra un savant distingué à Tlemcen, un homme vertueux et un modèle à suivre par sa piété, son instruction et son érudition. Tous les musulmans ainsi que tous ceux qui assistèrent à ses conférences retirèrent le plus grand profit de ses leçons ; il n'y eut qu'un seul étudiant qui ne profila pas de son enseignement : « Sidi Ibn Zekri, disait-il, rabâche tous les jours la même question. » Il s'éteignit le 2 octobre 1494 et il repose toujours auprès du maître Es-Senoûsî dans le grand cimetière de Tlemcen.

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