TLEMCEN-BÉJAIA UNE LONGUE HISTOIRE D'ÉCHANGES
En étalant l'histoire de Tlemcen on s'expose parfois de placer certaines villes dans son ombre qui pourtant ont participé activement à l'histoire de Tlemcen. Certainement, Tlemcen était la capitale du savoir et du pouvoir mais, elle était ambitieuse et volontariste d'unification et d'acquisition de nouvelles terres vers l'Est suivant "la docrine" de Yaghmoracen Ibn Ziane le fondateur de la dynastie des Zianides.
On peut parler par exemple de Béjaia qui entretenait des relations assez étroite avec le royaume Tlemcen. Depuis le moyen âge, les nombreux liens commericaux par le trafic caravanier et les échanges culturels entre Tlemcen et Béjaia n'ont cessé de contribuer au pluralisme des deux villes. Celà a permi aux deux peuples de mieux se connaître et de donner naissance à une toute nouvelle génération d'érudits et de doctes. Les séjours des savants dont Sidi Abou Mediene le soufi saint patron de Tlemcen ont déployé la science dans les medersas et les collèges de Béjaia. Abou Mediene avant de quitter cette dernière pour aller finir ses jours à Tlemcen, laissa derière lui un précieux héritage et d'innombrables oeuvres qui ont influensé et inspiré de nombreux mystiques bougiotes.
Plusieurs Béjaouis de grand mérite sont venus à Tlemcen et ont joué un rôle central dans le renouveau des études religieuses, littéraires. Il jouissaient d'une grande réputation: Ali Ibn Mansour Ibn Ali Ibn Abdallah Ez-Zouaoui, Mohammed Ibn Youcef Ez-Zouaoui, Abou Mehdy Issa Ibn Ahmed El Hendicy El Bedjaoui, Abou Abdallah Mohammed ben Yahia El Bahily El Bedjaoui (plus connu sous le nom El Mousaffir, le voyageur), Abou Ali Hacen Ibn Hacen El-Bedjaouy qui fut le disciple du grand savant Tlemcenien Nassir Eddin El Mecheddaly, Ahmed ben Idris El-Bedjaouy mourut à Bougie le 3 décembre 1358, on lui doit un commentaire sur le Précis d'Ibn El Hadjib. Dans le sens inverse, outre Sidi Abou Mediene, on peut citer d'autre doctes qui ont résidé à Béjaia tels que: Le mathématicien natif de Tlemcen, Al Ouqbani, ou encore Abou Al Fadl Al Mechdali. D'autre ont été de vrais vecteurs du savoir, le sociologue Ibn Khaldûn et Lissan Eddine El Khatib de Grenade en Andalousie, tous les deux ont habité Tlemcen et Béjaia. Inutile de rappeler que beaucoup de familles issues de Bejaia ont choisi Tlemcen pour demeure, elles portent le nom "Béjaoui" ce qui désigne une personne originaire de cette ville.
D'un point de vu politque, Bejaia était une ville prospère pendant les Hammadites les descendants de Menad Ibn Ziri. Plutard, Elle est devenue le centre des conflits et très convoitée pour sa position stratégique et surtout pour son port. D'un côté les Hafsides de Tunis et de l'autre côté des Zianides de Tlemcen mais aussi les Mérinides de Fès par épisodes. C'est en 1313 que les Zianides de Tlemcen ont assiégé la ville de Béjaia. Et c'est le souverain de Tlemcen qui construisit les murailles qui entouraient la ville et deux forteresses, aujourd'hui il ne reste que des ruines qui témoignes de son glorieux passé. Pour réussir le siège de Béjaia, les Zianides conquirent la ville de Dellys et le village d'Azeffoune là oú ils constuisirent d'autres forteresses.
Béjaia aussi a ouvert ses portes aux réfugiés andalous après sa libération des espagnoles en 1555. Des villages entiers dans les montagnes de la Kabylie ont été fondés par les andalous, on peut citer: le village "d'Ait Wandlous" dans la région d'Azeffoune. Aît Wandlous qui veut dire les enfants d'Al Andalous". Pour les noms on peut citer la famille de Ait Ali Andlous dans le village de Béni Yenni et qui veut dire " les fils d'ali Al Andaloussi". De plus la majorité des villages Kabyles qui portent des noms arabes ont été fondés par les morisques chassé de la péninsule Ibérique: Ain El Hammam, Djemâa Saharidj. On peut dire donc que beaucoup d'habitants de la région de Kabylie et de Béjaia en partculier leur ADN témoigne de leur origine Andalouse. D'ailleurs, on peut facilement distinguer la ressemblance entre les villages Kabyles et les villages blancs Andalous suspendus et éparpillés ici et là sur les sommets des montagnes comme celle des Zouaoua.