samedi 1 février 2014

RENCONTRE AVEC UNE FEMME AMAZIGHE TLEMCENIENNE

"Oh! Tlemcen, qu'il est doux

D'habiter à ton altitude

Tu es pleine de belles filles

Qui brillent comme le cristal"

Aujourd'hui, il est plus que jamais nécessaire d'éviter les schémas banals qui gravitent autour de la femme musulmane, présentée comme une victime faible, écrasée, soumise à l'homme, qui n'ose pas parler d'amour. La musulmane n'est pas cette créature humble et résignée. Il s'agira ici de ce regard nouveau qui observe
et projette sur notre écran une autres images des femmes.

Saout Ennissa qui veut dire "La voix des femmes" était la mere Yaghmoracen Ibn Ziane le fondateur des Zianides de Tlemcen. Une femme symbole de sa terre natale Tlemcen, l'emblème de la liberté piétinée d'un peuple traumatisé au cours de siècles tantôt par des colonisations multiples tantôt par des luttes intérieures.

Saout Ennissa était l'ambassadrice auprès du sultan Hafside de Tunisie. Elle incarnait l'idée de la liberté car elle réunissait en elle-même l'instinct protecteur de la patrie face à un société qui étouffe tout élan vital sous les manifestations des oppresseurs. Cette femme nous rappelle la grandeur de nos ancêtres. Mais on peut sans crainte avancer l'hypothèse que Saout Ennissa peut atteindre facilement le même niveau que la célèbre "Kahina".

Bien que les Mérinides et les Zianides soient issus de la même souche Amazigh Zénète ceci n'a pas empêché le sultan Abou Youcef Yâacoub El Mérini d'attaquer la cité de Tlemcen. Il faut dire que les deux frères étaient divisés depuis un temps immémorial par une rivalité profonde qui se traduisait par des conflits sanglant. Longtemps les forces furent plus ou moins égales entre "le sultan noir", Abou Yâacoub et "le lion terrible" Yaghmoracen Ibn Ziane. Ce dernier a réussi de briser l'orgueil du Sultan noir à plusieurs reprises, Yâacoub El Mérini finira par comprendre pour mettre K.O Yaghmoracen il fait utilser les gros moyens...100 mois de siège de Tlemcenien dirigée par Othman Ibn Yaghmoracen Ibn Ziane le plus long de l'histoire. Yaghmoracen avait raison de dire à son fils à son lit de mort:

"Ne te flatte pas de pouvoir lutter contre les Béni-Mérines. Ne sors jamais en rase compagne pour leur livrer bataille. Mais tiens-toi à l'abri de tes remparts s'ils viennent t'attaquer"

Et c'est là oú notre héroîne Saount Ennissa va rentrer en jeu, on dit souvent que; وراء كل رجل عظيم إمرأة عظيمة et c'est une régle qui s'applique bien sur elle. Grâce à ses capacités de négociatrice, de diplomate et de politicienne, son fils Othman a réussi de conclure plusieurs pacte de paix avec le Sultan Mérinide dont un qui durra cinq années. Une précieuse négociation qui permettra au Sultant Zianide de revoir ses cartes et réorganiser son pouvoir et sa cité blessée, fatiguée, épuisée mais Tlemcen respire l'air de paix jusqu'un nouveau evênement vient troubler cette alliance.

Comme il a dit Kateb Yacine: " La question des femmes algériennes dans l'histoire m'a toujours frappé. Depuis mon plus jeune âge, elle m'a toujours semblée primordiale. Tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai fait jusqu'à présent a toujours eu pour source première ma mère. C'est ma mère qui a fait de moi ce que je suis. Je crois que c'est vrai pour la plupart des hommes. Certains le disent, d'autres l'ignorent, mais s'agissant notamment de la langue, s'agissant de l'éveil d'une conscience, c'est la mère qui fait prononcer les premiers mots à l'enfant, c'est elle qui construit son monde ".

Cela donne à penser quant à l'importance du rôle des femmes musulmanes dans le mouvement de l'Histoire humaine ; cela donne à se demander pourquoi ce rôle est si mal connu, mal reconnu ; et pourquoi n'est-il pas le garant ontologique de la pleine reconnaissance d'une égalité totale des droits entre homme et femme, où que ce soit !?


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