dimanche 11 décembre 2016

VIVEZ LA CÉLÉBRATION DU MAWLID NABAWI AVEC LE ROI ZIANIDE.
De toutes les fêtes données par la cour Zianide à Tlemcen, aucune n'égalait celle dont le Méchouar était témoin lors de la solennité du "Mawlid" ou naissance du prophète (PSSL). Les historiens et les chroniquers nous ont laissé de délicieuses descriptions et un magnifique tableau décrivant cette fête organisée à Tlemcen; et ils sont tous d'accord pour dire que ce jour là, la capitale Zianide fut incontestablement la ville qui organisait le mieux cette célébration, les rois Zianides offraient un spectacle festif qui en mettait plein la vue et qui émerveillait les invités venus de partout pour simplement dire: "J'y étais"
Dans la soirée du 12 de ربيع الأوّل, Rabie El awwal jour de la fête, le roi donnait aux grands de l'État, aux officiers de la cour, aux notables de la cité, aux syndics des arts et des métiers, un banquet splendide et somptueux. On y apportait: "...des tables servies qui, par leur forme circulaire, ressemblaient à des lunes, et par leur splendeur, à des parterres fleuris. Elles étaient chargées des plats les plus exquis et les plus variés; il y en avait pour satisfaire tous les goûts, faire l'admiration de tous les yeux, charmer toutes les oreilles par leurs noms, exciter l'appétit et l'envie de manger à ceux qui n'avaient pas faim, les engager à s'approcher et à prendre part au festin commun.
Le sol était garni d'une quantité innombrable de tapis et de coussins rangés avec ordre et proprement pour servir de siège et d'appui aux convives, d'immenses flambeaux fixés dans des chandeliers de cuivre doré, répandaient des flots de lumière dans toute la salle, pareils et des colonnes de feu. Le roi était assis sur son trône, dans le lieu le plus honorable de la salle du banquet, La vue de sa personne réjouissait tout,le monde ; l'éclat de sa majesté dilatait toutes, les poitrines; la grandeur de sa gloire remplissait l'esprit de stupéfaction ; il éclipsait par sa magnificence les grands et les nobles de son peuple qui environnaient son trône. Les notables de la ville et les syndics des métiers occupaient chacun une place distincte, suivant le rang et la condition à laquelle il appartenait ; ils formaient des groupes et des bandes qu'on aurait pris volontiers pour les compartiments divers d'un jardin parsemé de fleurs.
Leurs yeux, peu accoutumés à tant de magnificence et de splendeur, avaient de la peine à rester ouverts, et lorsqu'ils en parlaient, le respect inspiré par le lieu leur faisait baisser le ton de la voix, en sorte qu'on n'entendait que des chuchotements, et que les esprits étaient dominés par le sentiment de l'admiration et saisis de ravissement, Des pages, revêtus de longues tuniques de soie rayée, parcouraient tous les rangs, tenant dans leurs mains des cassolettes où brûlaient des parfums, et aspergeant l'assistance avec des eaux de senteur. On respirait partout l'odeur de l'ambre gris dont la fumée remplissait l'air ; partout les convives recevaient des aspersions d'eau de rose de Nisibe, Au festin succédait le chant des louanges du porphète qui durait jusqu'au lever du jour, A une certaine distance du trône s'élevait une estrade en guise de chaire. Près du bord de cette estrade se tenait le chantre chargé officiellement de célébrer les louanges du prophète, qui étaient toujours en vers.
L'on choisissait pour cette fonction une personne douée d'une voix douce et agréable, versée dans la connaissance des règles de la poésie et de la musique arabe. Quand il n'était pas lui-même fauteur de la pièce, il se contentait de répéter les compositions d'autrui. Dans la récitation du poème, il faisait sentir la mesure des pieds et il exprimait fidèlement les diverses modulations qu'exigeaient le commencement, le milieu et la fin du vers, suivant le rythme sur lequel le poëme avait été composé. Quand le chant était fini, il était rare qu'il ne se présentait pas quelque poète de la ville ou de la cour avec une pièce de sa composition, faite pour la circonstance.
Celui-ci était aussi quelquefois remplacé par un autre, et il arrivait souvent que dans la même nuit on entendait cinq ou six poèmes différents en l'honneur du prophète. Les rois eux-mêmes, quand ils étaient poètes, ne dédaignaient pas d'apporter à cette solennité le tribut de leur muse et le fruit de leurs inspirations religieuses. Les historiens arabes nous ont laissé plusieurs qassida, قصيدة de ce genre sortis de la plume du célèbre Abou-Hammou Moussa II lorsque cela arrivait, c'était le chantre officiel à qui revenait l'honneur de réciter le poème royal.


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